Victoire de Ségolène Royal dès le premier tour de la primaire PS
16/11/2006 23h31
Ségolène Royal a remporté dès le premier tour la primaire socialiste pour 2007, devenant la première femme désignée par un grand parti avec une chance réelle d'accéder à la présidence de la République.
"Il n'y aura qu'un seul tour et Ségolène Royal sera la candidate du Parti socialiste" pour 2007, a déclaré Stéphane Le Foll, directeur de cabinet du premier secrétaire du PS, François Hollande, seul autorisé à donner des résultats officiels.
"Je mesure le fait de recevoir cet élan, d'être choisie de cette façon là c'est quelque chose d'extraordinaire. (...) Je voudrais dire tout le bonheur que je ressens, je vis intensément ce moment de bonheur. Les militants sont venus voter et sont en train de me donner un élan", a déclaré Mme Royal dans une première réaction à Melle, son fief des Deux Sèvres.
Les partisans de la favorite avaient annoncé environ une heure après la clôture du scrutin à 22H00 qu'elle l'emportait selon leurs estimations dès le premier tour.
"Sur 13% des suffrages exprimés, Ségolène Royal obtient 64%, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius autour de 18%", ces scores pouvant encore "évoluer" un peu au cours de la soirée, avait indiqué un de ses porte-parole Jean-Louis Bianco.
Mme Royal, 53 ans, faisait figure depuis des mois de grande favorite des sondages pour affronter le candidat probable de la droite, Nicolas Sarkozy, avec lequel elle fait jeu égal, voire qu'elle devance dans les intentions de vote.
Avec une très forte mobilisation des 218.771 militants, la présidente de Poitou-Charente semblait devoir nettement distancer ses deux concurrents, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius.
Les militants se sont pressés pour voter de 16H00 à 22H00 dans les bureaux de vote, installés dans les quelque 4.200 sections du PS à travers le pays. La participation devrait atteindre 80 %, selon M. Le Foll.
La direction du PS, seule habilitée à donner des résultats officiels, après avoir enregistré les éventuelles contestations des représentants des candidats, n'avait fourni aucun chiffre peu avant minuit.
"Les militants ont fait un choix clair" et
"il ne devrait y avoir qu'un seul tour", a cependant déclaré le secrétaire national aux élections du PS, Bruno Le Roux.
Dans les Bouches-du-Rhône, quatrième fédération du pays, Mme Royal obtenait par exemple quelque 70% des suffrages, selon la direction départementale.
"Ségolène Royal a largement gagné" a de son côté reconnu un responsable fabiusien, qui a refusé d'être nommé.
Les états-majors étaient restés très prudents avant le scrutin, notamment en raison d'un grande inconnue sur le choix des quelque 70.000 nouveaux adhérents, près du tiers des inscrits.
Mme Royal, qui avait annoncé il y a 14 mois à peine son intention d'entrer dans la course à l'Elysée, avait fait toute la course en tête.
Ses concurrents avaient misé sur les débats des six semaines d'un campagne de "primaire" inédite" en France pour la faire trébucher, mais elle a passé sans encombre cet obstacle, en dépit de plusieurs déclarations iconoclastes en matière d'éducation ou de délinquance, qui l'ont fait taxer de dérive droitière ou de populisme.
Dominique Strauss-Kahn se voulait porte-drapeau d'une vision "réaliste" et résolument "social-démocrate", tandis que Laurent Fabius a défendu jusqu'au bout son ancrage à gauche.
Le scrutin a été secoué par un scandale de dernière minute après les déclarations de Georges Frêche, patron socialiste de l'Hérault et soutien déclaré de Mme Royal, qui a déploré que l'équipe de France de football compte
"neuf blacks sur onze" joueurs. Pressée de réagir, Mme Royal a jugé "insupportables" de telles déclarations
Et c'est parti pour un tour...
C'était couru d'avance. Pauvre pauvre pauvre PS... maintenant il tape dans l'électoralisme...