PARIS (Reuters) - Le gang mis en cause dans l'enlèvement et la mort du jeune Ilan Halimi est soupçonné d'autres tentatives d'extorsion de fonds auprès de personnalités française en 2004, apprend-on de source judiciaire, confirmant des informations publiées par Libération.
Un lien a pu être établi par les enquêteurs avec des tentatives avortées d'extorsion de fonds exercées sur Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, Me Joseph Cohen-Sabban, un avocat pénaliste ou encore
Jérôme Clément, le P-DG de la chaîne de télévision Arte, précise-t-on de même source.
Le groupe réclamait des rançons de centaines de milliers d'euros que les victimes devaient transmettre par la Western Union. Il signait ses demandes, entre autres, du sigle d'Armata corsa, un groupe armé corse.
Les policiers ont établi un lien entre un suspect arrêté dans l'affaire Halimi et une photo versée au dossier de l'affaire de 2004 montrant un jeune homme dans un cybercafé où il relevait les courriers de "cibles".
Selon Libération, de nombreuses autres tentatives auraient visé un dirigeant des magasins d'électroménager BUT, un haut fonctionnaire, un syndicaliste retraité des PTT. Environ un quart de ces personnalités étaient de confession ou d'origine juive, selon le quotidien.
La police avait déjà établi un lien entre le groupe impliqué dans l'affaire Halimi et des tentatives de racket ayant visé des médecins à Paris fin 2004 et début 2005. Des personnes se faisaient prescrire des arrêts maladies de complaisance exerçaient ensuite un chantage.
De plus, le lien a été démontré entre l'affaire Halimi et six tentatives d'enlèvement d'hommes attirés par des jeunes femmes recrutées par le gang.
Dans certains cas, la violence était déjà présente. Une grenade a explosé devant le cabinet d'un médecin parisien en 2005 et des coups de feu et des cocktails motolov ont visé la résidence de Rony Brauman en 2004.
